Dialectique matérialiste : critique


Les aventures de la dialectique

Maurice Merleau-Ponty



Hommage - Chaire de Philosophie (1952-1961) - Collège de ...
Il s'agit de dialectique matérialiste, une réflexion de Merleau-Ponty sur les deux systèmes politiques, capitalisme et marxisme.

(a) Le capitalisme : la valeur est dans les choses, dans le travail pour les produire les relations humaines sont basées sur l'échange, d'où la notion de valeur d'échange mesurée par une valeur unique, l'argent. Le travailleur ne possède pas son outil de travail, c'est la bourgeoisie. D'où deux classes, (a) le travailleur est une marchandise au même titre qu'un objet, il entre sur le marché du travail, (b) le bourgeois qui exploite ses biens et ceux qui travaillent pour lui, il capitalise pour produire et posséder davantage. D'où la lutte des classes, chacune étant représentée dans le système libéral et en régime démocratique : la gauche et la droite.

Le capitalisme porte les valeurs : produire, consommer, s'enrichir car la valeur de l'individu est dans la valeur des choses, les relations humaines sont dans les échanges, l'homme devient ainsi une chose lui-même dans la relation aux autres



(b) Le marxisme : la valeur est dans les individus, il n'y a pas de possédants et donc pas de classes. Cela entraîne la collectivisation du travail et de la production. Pas de classe entraîne pas de représentation, pas de lutte des classes, pas de représentation des classes mais un parti unique qui représente le peuple et contrôle l'état. Pas besoin de démocratie, le peuple fait confiance au parti et à l'état qui travaille pour lui. C'est une pente vers la dictature non pas du prolétariat mais de quelques-uns.

Le marxisme porte les valeurs : s'éduquer, se cultiver, se dévouer aux autres car la valeur c'est l'homme. Cette valeur est donc dans les actes humains et les relations humaines sont dans la dialectique matérialiste (la dialectique porte sur le rapport homme/chose ou sujet/objet). Agir sur l'histoire c'est faire la révolution, agir sur la société comme sur une "matière" sociale (chose dans son ensemble, un tout). La révolution doit être permanente puisque c'est une dialectique (discussion permanente).


Conclusion : aucun des deux systèmes n'est satisfaisant. Le marxisme entraîne autant d'effets négatifs que le capitalisme. Ce dernier est voué à se dévorer lui-même. Le communisme contient en puissance tous les défauts qui ont pu être constatés en URSS ou ailleurs (notamment la dictature dite du prolétariat). Ce n'était pas une question d'hommes ou de maturité sociale comme il est dit parfois, mais de système. Pour Merleau-Ponty le problème des sociétés vient du nombre croissant d'individus et de leur organisation, il faut produire toujours plus, donc le marxisme n'est pas adapté et le capitalisme court au devant du profit, génère les inégalités et détruit la planète.

Il ne peut y avoir simultanément liberté (prônée par le libéralisme capitaliste) et égalité (prônée par le communisme égalitaire). Dans un système harmonieux, elles devraient s'équilibrer l'une l'autre.