Conscience



Les facettes de la conscience


La conscience est la capacité de se percevoir, de s'identifier, de se penser et de se comporter de manière adaptée. Elle est ce que l'on sent et ce que l’on sait de soi, d’autrui et du monde. En ce sens, elle englobe l’appréhension subjective de nos expériences et la perception objective de la réalité. Par elle, enfin, nous est donnée la capacité d’agir sur nous-même et d'apprendre. C'est donc une forme de pensée individuelle mais qui n'est pas isolée dans notre espace intérieur car nos pensées nous viennent autant des autres que de nous-mêmes. Le langage et les concepts se sont construits au fil du temps et c'est sur eux que se construit la pensée. Ainsi la conscience individuelle est un artéfact induit d'une pensée collective et individuelle, et qui se déploie comme toutes les autres formes de réflexions intérieures. Sartre souligne que la conscience des choses ne se limite pas à leur connaissance, mais comprend des sentiments tels qu’aimer, craindre, haïr, ainsi que d'autres manières de se tourner vers le monde. La conscience peut donc être considérée comme un reflet des pensées, car elle englobe la capacité de l'individu à percevoir, comprendre et réfléchir sur ses propres idées et expériences. Nietzsche soutient que la conscience n'est pas un espace permanent ou indépendant, mais plutôt un élément façonné par des influences extérieures, y compris la société.

Ainsi, la conscience peut être vue comme un miroir des pensées qui émerge à la fois de l'intériorité de l'individu et de l'interaction avec le monde extérieur. C'est un simple processus et non un processus de processus (méta-processus).



La conscience n'est pas localisée dans le cerveau


Conscience de soi, des autres, du monde

La conscience serait un phénomène mental caractérisé par un ensemble d’éléments plus ou moins intenses et présents selon les moments : un certain sentiment d’unité lors de la perception par l’esprit ou par les sens (identité du soi), le sentiment qu’il y a un arrière-plan en nous qui « voit », un phénomène plutôt passif et global contrairement aux activités purement intellectuelles de l’esprit, actives et localisées, et qui sont liées à l’action (par exemple la projection, l’anticipation, l’histoire, le temps, les concepts..). La conscience est « ce qui voit » sans s’assimiler à ce qui est vu, c'est ce qui intègre à chaque instant en créant des relations stables entre les choses. La conscience est un lieu abstrait en philosophie, car difficile à localiser quelque part dans le corps ou le cerveau (1), qui apparaît à chaque instant au moment exact où fusionnent les perceptions des sens et de l'esprit, l’écran sur lequel se déroulent les activités intellectuelles de l’esprit, comme l'imagination ou la vie émotionnelle. Ainsi tous les objets dont se saisit la conscience semblent "extérieurs" à un espace mental qui serait "intérieur", comme contenu dans le cerveau. En phénoménologie on ne parle que de conscience-de, c'est-à-dire conscience de quelque chose. En neurosciences (2), la conscience est souvent considérée comme un phénomène émergent issu de l'activité cérébrale, mais reste un problème éminemment difficile à résoudre (David Chalmers, L’Esprit conscient : À la recherche d’une théorie fondamentale, Paris, Les Éditions d'Ithaque, 2010). Elle est parfois aussi considérée comme intimement liée à l'attention. En orientant notre attention vers certaines perceptions ou pensées, nous les faisons émerger dans la conscience.

Il y a certainement plusieurs "consciences"

  • De soi : la conscience est la présence de l’esprit à lui-même dans ses représentations, comme connaissance réflexive du sujet qui se sait percevant. Par cette présence, un individu prend connaissance, par un sentiment ou une intuition intérieurs, d’états psychiques ou physiologiques qu’il rapporte à lui-même en tant que sujet. Cette réflexivité renvoie à une unité problématique du moi et de la pensée, et à la croyance, tout aussi problématique, que nous sommes à l’origine de nos actes. Ceci comporte des degrés : il peut s'agir d’une conscience claire et explicite ; il peut s'agir d’un degré moindre de conscience, d’une sorte d’éveil à soi - alors dans ce cas non seulement les enfants peuvent être considérés comme conscients mais aussi certains animaux. La conscience ainsi définie fait appel à l'ensemble du corps et non seulement aux facultés de l'esprit (voir l'article "philosophie du corps"). De plus la question du "soi" relève de l'identité c'est-à-dire d'un construit social, car on est soi relativement aux autres. On ne peut donc penser le "soi" tout seul comme entité détachée du monde.
  • Des autres (altérité) et du monde, selon Husserl, qui reprend un concept médiéval, toute conscience est conscience de quelque chose, c'est la conscience-de (voir article "conscience phénoménologique"). Cela suppose que la conscience soit un effort d’attention qui se concentre autour d’un objet. Cette concentration est structurée par l’expérience ou par des catégories a priori de l’entendement, structures que l’on considère parfois comme les fondements de toute connaissance du monde extérieur. Dans l’idéalisme moderne, comme la phénoménologie, la conscience intentionnelle devient ainsi la source et l’origine de la science et de la philosophie. La conscience concourt également à l’identité car celle-ci est inséparable de l’altérité et de la relation à l’autre. Ce sont elles qui lui donnent pleinement son sens. Ainsi, la question de l’altérité apparaît indissolublement liée à la notion d’identité. Chacun n’existe que par rapport à l’autre, par comparaison à l’autre. En effet, construire une identité, c’est affirmer une part de sa différence significative.
Quelle conscience peut-on avoir sur tout ce qui nous entoure ?

S’il n’y avait pas d’homme et de conscience, il n’y aurait pas de temps au sens rigoureux du terme. Il manque aux choses du non‑être que la conscience va lui apporter: "le temps, écrit Merleau‑Ponty, n’est donc pas un processus réel, une succession effec­tive que je me bornerais à enregistrer. Il naît de mon rapport avec les choses"

  • De ses actions, ou agir en "conscience". Dans le sens commun cela signifie rester maître de ses actions, être capable de réfléchir sur les conséquences de ses actions, savoir les anticiper. Cela nous amène à d'autres sens du mot conscience comme "conscience professionnelle". Une personne ayant une "conscience professionnelle" se montre généralement très autodisciplinée. Ce type d'individu préfère souvent suivre un plan ou avoir des attitudes normées plutôt que d'agir spontanément. Ainsi "conscience professionnelle" rime en apparence avec responsabilité et fiabilité mais se cache derrière une prise de risque minimale dans l'action. Toutefois, les individus qui ont le sentiment d'avoir une bonne "conscience professionnelle" peuvent verser dans le perfectionnisme compulsif et l'addiction au travail. Mais la conscience de l'action intervient dans l'expérience :
    • L’expérience et la conscience sont intimement liées dans un processus dynamique et réciproque: (a) Chaque expérience vécue contribue à enrichir la conscience de l’individu. Nos perceptions, actions et émotions laissent des traces dans notre mémoire et modifient notre compréhension du monde et de nous-mêmes. L'expérience, qu'elle soit sensorielle, émotionnelle ou intellectuelle, façonne notre conscience en l'élargissant ou en l'affinant. (b) La conscience, de son côté, structure la manière dont nous vivons les expériences. Elle permet de donner du sens à ce que nous vivons en interprétant et en catégorisant les événements. Elle joue aussi un rôle dans la sélection des expériences que nous choisissons de vivre, en fonction de nos valeurs, croyances et désirs.
    • Cette réciprocité crée un processus d’enrichissement mutuel : à mesure que la conscience s’élargit grâce aux expériences, elle devient capable de vivre des expériences plus complexes ou nuancées. Et inversement, des expériences plus riches continuent d'affiner la conscience, en la rendant plus lucide, critique ou empathique. Ainsi, l'expérience nourrit la conscience, et la conscience façonne la manière dont les expériences sont vécues, dans un cycle d'interaction constante.


Conscience collective ? 


Emile Durkheim
Peut-on parler de conscience collective autrement que dans un sens métaphorique ? Et par exemple en sciences, un chercheur peut-il avoir conscience de toutes les conséquences de ses recherches et surtout de l’utilisation technologique que d’autres vont en faire ? Ne s'agit-il pas plutôt dans ce cas d'une conscience collective prise dans un sens éthique ? Emile Durkheim la définit comme "un système de valeurs partagé par une population, sur laquelle chaque être socialisé se règle pour convenir à la société dans laquelle il habite". La conscience collective est un concept développé par le sociologue Émile Durkheim, qui désigne l'ensemble des croyances, des valeurs, des normes et des attitudes partagées par les membres d'une société ou d'un groupe social. Elle représente un cadre moral et intellectuel qui guide les comportements individuels et permet la cohésion sociale.
  1. Unité sociale : La conscience collective agit comme un ciment social, en unissant les individus autour de croyances et de valeurs communes, ce qui rend possible la coopération et la solidarité dans une société.

  2. Extériorité et contrainte : Selon Durkheim, la conscience collective existe en dehors des consciences individuelles et exerce une influence normative. Les individus se conforment à ces valeurs, souvent sans même en être pleinement conscients.

  3. Évolution : Dans les sociétés traditionnelles, la conscience collective tend à être plus homogène et rigide. En revanche, dans les sociétés modernes, elle devient plus différenciée, laissant davantage de place à l'individualité tout en maintenant des normes communes essentielles.

Par exemple, la manière dont une société considère des concepts comme la justice, le bien, le mal, ou encore le respect des lois, fait partie de sa conscience collective. Ces notions orientent les comportements et forment la base des interactions sociales.

Mais cette notion a été critiquée, elle ne s'applique pas notamment à l'innovation technologique, valeur actuelle hautement symbolisée en économie néo-libérale. Il y a une fausse idée de conscience dans un produit nouveau car il a une identité nouvelle tout en ressemblant à quelque chose d’autre qui existe déjà, d'où son ambivalence. L’innovation procède d’un effet d’émergence : temps, lieu, moment propice, état de la société, concurrence économique, etc. L’innovation échappe. Elle peut se développer en deux endroits différents et en même temps. La prise de conscience que nous avons affaire à une innovation est toujours a posteriori.

Ainsi ce n'est pas la conscience qui est collective mais un processus collectif qui amène à la conscience individuelle.

Ce n'est pas un rêve commun, un chant unique,
Ni l’écho d’une voix dans l’éther identique,
Mais un tissage subtil, fait de mille échos,
Un fleuve de pensées, enchaînant les mots.

Non, la conscience n’est pas un vaste miroir,
Où chaque être se mêle, perdant son pouvoir.
C'est un voyage intérieur, un chemin de patience,
Qui, par un feu partagé, forge notre science.

Ce n’est pas la conscience qui s’élève en chœur,
Mais une danse secrète, un souffle, une lueur.
Un processus sans maître, invisible et muet,
Dont chaque pas construit un être singulier.

Ce sont les routes croisées, les gestes et les choix,
Les doutes murmurés, les regards que l’on croît,
Un frémissement infime, une onde dans la chair,
Qui se cristallise enfin en l’être solitaire.

Alors naît l’individu, dans le tumulte ensemble,
Par l’effort partagé où l’esprit se rassemble.
Ainsi, dans ce réseau de liens impénétrables,
Émerge la conscience, fragile, inaltérable.

Chaque être est une étoile, née de son obscurité,
Par la trame d’un monde où se tisse l’identité.
Non pas une flamme commune aux cieux dispersée,
Mais un feu solitaire, au cœur du Nous, embrasé.


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(1) Cette idée de lieu abstrait de la conscience est remis en cause par les neurosciences. Parmi la multitude de pensées qui nous assaillent, seule une pensée est consciente, à un moment donné, selon Dehaene. La plupart de l’activité cérébrale étant du domaine de l’inconscient avant que le choix final d’une décision ne soit prise, que se passe-t-il ? Libet et al. ont montré que l'activité cérébrale associée à un acte volontaire précède l'expérience consciente de l'intention d'agir de plusieurs centaines de millisecondes. Matsuhashi et Hallett ont réalisé une expérience indiquant qu’il existerait plusieurs niveaux de conscience. En modifiant le paradigme de Libet, ils ont montré que, pendant le potentiel de préparation, les gens sont capables d’annuler leur mouvement intentionnel. Selon l’expérience de Libet, ils sont alors inconscients mais ils sont en réalité conscients de leur intention de se déplacer, mais c’est une conscience latente. Ils pensent à bouger, mais n'ont pas la conscience méta-consciente, de niveau supérieur, que c'est à cela qu'ils pensent. Une telle conscience méta-consciente serait nécessaire pour faire un rapport sur notre décision ? On a montré par ailleurs qu'il semble exister une zone corticale de traitement des intentions (en bleu sur la figure ci-dessous) dont la stimulation entraine l’envie de bouger, avec des mouvements inconscients, alors que la stimulation des aires pariétales (rose et jaune) provoque l’intention de bouger mais pas de sensation de mouvement ou l’illusion de mouvements (figure issue de Desmurget et al.). Ainsi l'intention, au sens des neurosciences, serait le lieu de prise de décision qui mettrait le système moteur en situation de s'activer avant une dernière validation de la conscience.


(2) Les deux modèles majeurs de la conscience, la théorie de l'information intégrée (IIT) et la théorie de l'espace de travail neuronal global (GNWT), proposent des mécanismes différents pour expliquer la conscience humaine. Chaque modèle aborde la manière dont le cerveau génère la conscience à partir d'une perspective distincte : l'IIT est axée sur l'information et ses propriétés intégratives, tandis que la GNWT se concentre sur la distribution de l'information à travers des réseaux neuronaux. Voici un aperçu des deux théories.

1. Théorie de l'Information Intégrée (IIT)

La théorie de l'information intégrée a été développée par Giulio Tononi dans les années 2000. Elle tente de répondre à la question fondamentale : qu'est-ce que la conscience, et comment peut-elle être quantifiée ?

Principes fondamentaux :

  • Conscience comme information intégrée : Selon l'IIT, la conscience est le résultat de la capacité d'un système à intégrer l'information. Un système conscient est capable de générer un grand nombre de possibles états internes qui sont tous interconnectés, c’est-à-dire que chaque état d’information ne peut pas être réduit à ses composants.
  • Mesure de la conscience (Φ) : L'IIT propose que la quantité de conscience dans un système peut être mesurée par un paramètre appelé Φ (phi), qui quantifie la quantité d'information intégrée par le système. Plus Φ est élevé, plus le système est conscient. Un cerveau humain aurait un Φ très élevé, alors qu'un ordinateur ou un système simple aurait un Φ faible ou nul.
  • Structure causale : La conscience est vue comme une propriété émergeant d'un système dont la structure est à la fois différenciée et intégrée. Par exemple, le cerveau humain est hautement différencié (différents neurones et régions cérébrales) mais fonctionne de manière intégrée.
  • Expérience subjective : L'IIT met l'accent sur le caractère subjectif de la conscience. Elle soutient que chaque expérience consciente a une qualité intrinsèque, appelée "qualia", qui émerge de cette intégration de l'information.

Avantages :

  • Elle donne une explication de la conscience qui va au-delà de la simple activité neuronale en proposant un cadre pour la quantification de la conscience.
  • Elle peut expliquer pourquoi certains systèmes biologiques (comme les humains) sont conscients alors que d'autres (comme les ordinateurs actuels) ne le sont pas.

Critiques :

  • L’IIT est difficile à tester empiriquement.
  • Le calcul de Φ est complexe et nécessite des informations très précises sur les connexions neuronales, difficilement accessibles dans la pratique.
2. Théorie de l'Espace de Travail Neuronal Global (GNWT)

La théorie de l'espace de travail neuronal global, développée par Bernard Baars dans les années 1980, est axée sur le rôle des réseaux neuronaux dans la conscience. Cette théorie s'appuie sur la métaphore d'un "espace de travail" dans le cerveau où l'information devient accessible de manière consciente.

Principes fondamentaux :

  • Espace de travail global : Le cerveau traite une grande quantité d'informations de manière inconsciente, mais certaines informations sont rendues globalement accessibles à travers un espace de travail neuronal global. Lorsque cette information est partagée à travers ce réseau distribué, elle devient accessible à la conscience.
  • Distribution de l’information : L'idée centrale de la GNWT est que la conscience survient lorsque l'information est diffusée à travers des réseaux neuronaux larges, en particulier ceux qui impliquent les régions frontales et pariétales du cerveau. Les informations qui atteignent cet espace de travail global peuvent alors être utilisées pour la prise de décision, la mémoire à long terme, et l'introspection.
  • Sélection par l'attention : Les processus attentionnels jouent un rôle clé dans cette théorie. L'attention sélectionne l'information pertinente, qui est ensuite diffusée à travers l'espace de travail global. Ce mécanisme permet au cerveau de concentrer ses ressources limitées sur des stimuli ou des tâches spécifiques.
  • Aspect séquentiel : La conscience fonctionne de manière séquentielle ; seules certaines informations sont conscientes à un moment donné, tandis que d'autres processus sont exécutés de manière inconsciente.

Avantages :

  • La GNWT est étayée par des preuves empiriques, en particulier dans les études en neurosciences cognitives qui montrent que des réseaux cérébraux fronto-pariétaux sont activés lors de la prise de conscience d'une information.
  • Elle permet d'expliquer comment les différentes régions du cerveau communiquent pour produire une expérience consciente.

Critiques :

  • Certains chercheurs trouvent que la GNWT ne parvient pas à expliquer suffisamment la subjectivité de l'expérience consciente, se concentrant davantage sur les mécanismes cognitifs que sur l'expérience elle-même.
  • Elle est parfois considérée comme trop simpliste pour expliquer toutes les dimensions complexes de la conscience.
Les deux théories apportent des perspectives complémentaires sur la conscience. L'IIT se focalise sur l'aspect qualitatif et subjectif de la conscience en la reliant à l'information intégrée, tandis que la GNWT explore comment l'information devient accessible et partageable dans un réseau neuronal global, ce qui rend la conscience possible.

Références en neurosciences :

Libet B, C. Gleason, C. Wright, D. Pearl. Time of conscious intention to act in relation to onset of cerebral activity (readiness-potential). The unconscious initiation of a freely voluntary act. Brain. 1983,10, 623–642.

Frith CD, Haggard P., Volition and the Brain - Revisiting a Classic Experimental Study. Trend Neurosci. 2018, 41(7),405-407.7 Communications présentées en 2021 Bull. Acad. Sc. Lett. Montp., vol. 52 (2021)

Desmurget M, K. Reilly, N. Richard, A. Szathmari, C. Mottolese, A. Sirigu, Movement Intention after Parietal Cortex Stimulation in Humans. Science 2009,324 (5929),811-813.

Dehaene S. Le Code de la Conscience. 2014, éd. Odile Jacob.

Matsuhashi M, M. Hallett. Le moment de l'intention consciente de bouger. EUR. J. Neuroscience. 2008, 28, 2344-2351.

Hallett M. Physiologie du libre arbitre. Ann Neurol. 2016, 5-12.